Inspiré des fouilles archéologiques du Voltaplatz à Bâle, ce conte de fée met en relation origine celtique de Bâle, tradition culinaire des Läckerli et éloge de la solidarité des créateurs et des petits gens contre les administrateurs et hommes au pouvoir…
Extrait du conte « La petite druidesse du Voltaplatz »
Connaissez-vous l’origine des fameux Läckerli de Bâle? Savez-vous que leur origine semble être d’ordre magique. C’est du moins ce qu’ une vieille paysanne alsacienne qui habite sur les hauteurs du beau Sundgau m’a raconté il y a quelques semaines, le soir de la St.Jean. Écoutez son récit:
Il y a bien longtemps, à l’endroit ou se trouve aujourd’hui la Voltaplatz à Bâle se trouvait la ville des Celtes. Dans cette ville vivait une petite boulangère – qui était aussi un peu sorcière pour vous dire la vérité. Elle était connue dans toute la contrée pour ses galettes d’avoines aux baies sauvages qu’elle faisait frire sur des grandes pierres brulantes autour du feu.
Dans cette ville que j’appellerai désormais la ville sans nom, car aucune trace de son appellation nous est parvenu de cette époque, tout le monde parmi les petits gens adorait cette fille qui avait le cœur sur la main et qui n’oubliait jamais de donner aux oiseaux et autres petits animaux qui vivaient aux alentours de sa cabane, toutes les miettes de ses galettes qu’elle récupérait soigneusement. Elle vivait là, avec tout un groupe d’amis, parmi lesquels un esclave évadé des romains. On l’appelait Scarabée d’Or parce qu’il portait au bras un joli talisman, en forme de scarabée, qu’il avait gardé de sa région d’origine, l ‘Égypte.
Ensemble, ils formaient une belle communauté, dans ce quartier, un peu en marge de la ville, car dans la ville même ils ne s’y sentaient plus tellement à l’aise. Pourquoi ? C’est que peu de temps avant, cette ville était encore plutôt comme un grand village: les animaux se promenaient librement entre les maisons, il y avait partout des petits champs et des cultures de plantes magiques et de fleurs. Quand quelqu’un voulait construire sa maison, il le faisait comme les esprits de ses ancêtres lui avait conseillé car pour eux tous ces lieux étaient sacrés. Et bien, depuis les temps avaient changé: certains parmi les villageois avaient fait fortune en marchandant avec les Romains qui s’étaient installés le long des fleuves vers la mer du sud, d’autres/ avaient commencé à produire de plus en plus de poteries et de perles en verre pour pouvoir les vendre au dehors du village. Ils avaient commencé à construire de véritables „fabriques“ et à obliger les gens à construire leurs maisons d’une certaine manière et dans un certain ordre. Finalement, cette nouvelle caste avait chassé les vieux druides qui leur avaient prédit de grands malheurs et le plus méchant parmi ces nouveaux chefs du village s’était déclaré prince et avait fait assassiner tous ses rivaux. Il s’était entouré d’une armée de guerriers et de mercenaires qui ne respectaient rien ni personne que leur chef.
Un jour, la petite boulangère est en train de faire ses fameuses galettes, quand quelqu’un frappe lourdement à sa porte. C’est le méchant prince : « dehors sorcière ! tu as vu ta hutte pleine de saleté et de bestioles- ça ne peut durer ! De toute manière on n’ a plus besoin de tes galettes magiques, on veut du pain blanc comme chez les romains, et ta cabane doit faire place à une nouvelle poterie trois fois plus grande que celle qui existe maintenant. Tu auras trois lunes pour trouver une nouvelle demeure ! (…)
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Broderie: Victor Saudan